Papaver Somniferum
de l'encre sur les doigts
8 juil. 2014
2 avr. 2014
Vivre
Je veux juste que le son m’absorbe
qu’il me dilue, moi et la moindre résistance, qu’il lave d’une vague énorme la
moindre pensée le plus petit conflit et qu’il m’anéantisse et me projette le
plus loin possible de toute réalité de l’entremêlement des lianes putrides et
de la mousse qui pend des troncs visqueux, je veux respirer un air glacé je
veux pleurer et rire dans un océan noir sentir mon cœur exploser et la vie
s’infiltrer dans toutes mes veines accueillir le vent le laisser emmêler mes
cheveux remercier le soleil qui brûle la peau m’étendre tout contre cette voix
qui me protège sans le savoir et chanter ensemble et danser sur des terrasses
la nuit ou dans la rue noire de monde éclater de vie et s’endormir avec un
sourire insolent sur les lèvres.
17 mars 2014
Des capitales européennes et des jungles inconnues
La lumière du jour tremble à
travers les volets,
Encore une journée où je ne vais
vivre qu’à moitié
J’ignore les choses
confortablement
Cloîtrée dans ma pénombre
J’envie un peu les gens qui
profitent de ce soleil
Je rêve de Lisbonne de Londres et
de Berlin
Dans une torpeur moite
Lovée dans une jungle immobile
Où les branches ne frémissent
Presque pas où les animaux
Se taisent tapis sous
Des buissons étouffants
Au milieu se trouve
Un temple ridicule
Et délabré érigé par on ne
Sait quel peuple malade
A l’œil rouge et aux
Dents blanches vénérant
L’électricité et dissout
Dans son orgueil
Et sa paresse.
Nantes
Nantes découpait
ses dentelles métalliques
dans un contre-jour hallucinant
le vent et le soleil et la pluie
se mêlaient encore et encore
au fleuve immense
qui avalait tout sur son passage
on marchait en absorbant le plus possible
avec les yeux
le manège et la grue et les ponts
se superposaient
dans une délicate composition
brutale et esthétique
et on savait
que la ville s'était ouverte
qu'elle était vivante
qu'un coeur battait
dans ses entrailles de béton
et qu'on ne pourrait pas
se lasser de sa lumière
sur son métal froid
ses dentelles métalliques
dans un contre-jour hallucinant
le vent et le soleil et la pluie
se mêlaient encore et encore
au fleuve immense
qui avalait tout sur son passage
on marchait en absorbant le plus possible
avec les yeux
le manège et la grue et les ponts
se superposaient
dans une délicate composition
brutale et esthétique
et on savait
que la ville s'était ouverte
qu'elle était vivante
qu'un coeur battait
dans ses entrailles de béton
et qu'on ne pourrait pas
se lasser de sa lumière
sur son métal froid
8 févr. 2014
Sans titre
Je suis prise dans les phares
La lumière blanche
Le vide de la banlieue
Commune
L’odeur du froid
A ma gauche la rue en
Briques
Je pense à Lou Reed
A me jeter dans la vie une
Bonne fois pour toutes
C’est comme un suicide positif
Un élan incalculable
J’en ai assez de scruter les
Images comme des cartes
Pieuses en espérant
Qu’elles viendront me
Sauver d’une façon ou d’une autre
Je regarde les images interférées
Et j’ai envie de vomir
Devant tant de bêtise et tant de
haine
Je veux des projections sur des
Ecrans à matières
Le vent et la lumière spéciale
En intermittence sur la
Peau et sur l’architecture
Le bras se lance comme on
Refoule la douleur les choses
Sont à leur place mais c’est
Mal foutu la jeunesse
Passe le temps comme la
Vieillesse tout le monde
Attend la mort je veux
Couper tous les fils qui
M’empêchent je veux dire
Oui et non pour les bonnes
raisons,
Exposer exploser les cœurs
Ne plus utiliser la machine à
remonter le temps pour
Compenser mais vivre dans
L’époque et comprendre les
Crasses et projeter les
Couleurs et les mots dans
La ville, quitter la ville,
Vivre sur des plages grises
Urbaines où les fêtes foraines
Seront toujours glauques malgré
Les lumières qui clignotent
Et les automates qui vous
souhaitent
La bienvenue en soulevant
Leurs chapeaux siffler dans les
Rues pour couvrir les sifflets
Les sirènes et les bavardages
Crever les pupilles voilées
reprendre
Une tasse de sens et la boire
d’une
Traite je ne sais même pas
pourquoi
Je continue et j’écoute il n’y
A pas plus de raison de vivre
cette
Vie qu’une autre je veux rire
Je veux pleurer je veux éclore
En symbiose avec ma génération
[…] de vautours nous enfermer
[…] dans des cathédrales
De plastique.
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8 déc. 2013
Aéronefs
Putains d’explosions passées. Des
fois je me dis que si je ne vis plus les transes, que si l’écriture ne défile
plus à toute vitesse sur la page dans cet élan libérateur du poignet et cette
sensation grisante du glissement de l’encre sur le papier lisse, alors alors
alors il ne me sert plus à rien de vivre. Rien n’est plus important, et
pourtant comme je malmène ce trésor, c’est dégueulasse. Les images viennent me
visiter moins souvent, tout est moins. Les ivresses, les tristesses, les joies,
les amours, les découvertes, les amitiés, les fêtes, les rires. C’est
insultant, insupportable.
Des fois je préférerai retourner
vivre sous la chape de plomb mentale parce que paradoxalement il y avait plus
de ciel et de vois lactées visibles et palpables. Effondrement du feu charbon
passif. Electricité raisonnable.
Les métamorphoses 1
les métamorphoses
ont des têtes de méduses
atroces
elles se penchent vers toi
avec une grâce noire et délicate
forment un sourire sur leurs visages
et te demandent
si tu as trouvé l'abri abstrait
si tu as vu l'arbre dont elles parlaient en rêve
sur la colline commune
les métamorphoses commencent à crier
et à chanter
en espérant réveiller les moelles
pendant qu'on marche sur les galets polis
par l'eau
leurs trois têtes roulent des yeux en rythme
et hochent et font la danse inappropriée
se revoir dans les palais délabrés
ou dans les champs de fleurs
peu importe
tant que la vie déroule son sucre acide
qui fait des étoiles sur la langue
les métamorphoses
acquiescent trois fois
tournent sur elles-mêmes
et avant qu'on ne s'en rende compte
elles ont traversé nos corps
comme des fantômes conventionnels
et on sent le reste de brume
crépiter dans nos veines
et à nos tempes
pendant des jours
et des jours
jusqu'à ce que l'effet s'estompe
et que les rictus se prélassent
ont des têtes de méduses
atroces
elles se penchent vers toi
avec une grâce noire et délicate
forment un sourire sur leurs visages
et te demandent
si tu as trouvé l'abri abstrait
si tu as vu l'arbre dont elles parlaient en rêve
sur la colline commune
les métamorphoses commencent à crier
et à chanter
en espérant réveiller les moelles
pendant qu'on marche sur les galets polis
par l'eau
leurs trois têtes roulent des yeux en rythme
et hochent et font la danse inappropriée
se revoir dans les palais délabrés
ou dans les champs de fleurs
peu importe
tant que la vie déroule son sucre acide
qui fait des étoiles sur la langue
les métamorphoses
acquiescent trois fois
tournent sur elles-mêmes
et avant qu'on ne s'en rende compte
elles ont traversé nos corps
comme des fantômes conventionnels
et on sent le reste de brume
crépiter dans nos veines
et à nos tempes
pendant des jours
et des jours
jusqu'à ce que l'effet s'estompe
et que les rictus se prélassent
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